Réalité ou fiction : un virus peut-il endommager le hardware de votre ordinateur ?

Au début de l’ère de l’ordinateur, à la fin du XXe siècle, les utilisateurs propageaient des histoires à dormir debout sur ce qu’il était arrivé « à l’ami d’un ami » à cause d’un virus. Dans de tels récits, les virus alimentaient, par exemple, de mauvais « entrelacements » dans des écrans CRT et faisaient  » brûler  » certains composants de hardware. Dans d’autres histoires, les malwares faisaient entrer en résonance les plateaux du disque dur, ce qui endommageait le hardware. On disait également qu’ils provoquaient la surchauffe des lecteurs de disquette causant ainsi une surchauffe immédiate du rotor.

Les développeurs d’antivirus ont constamment détruit ces mythes. Bien sûr, certains de ces cas sont théoriquement possibles. Toutefois, il est difficile que de telles failles se produisent grâce aux mécanismes de protection infaillibles qui ont été élaborés. Alors, comme ils disent, dormez tranquillement mes amis, car ils ne passeront pas !
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Les utilisateurs prétendent qu’ils sont satisfaits avec ces explications, mais ils continuent de croire aux mythes. Après tout, tout peut arriver, les fournisseurs gardent toujours certaines informations secrètes.
Cependant, la vie est curieuse et elle est remplit de surprises. Par exemple, revenons aux années 1999, lorsqu’une énorme épidémie du virus Win95.CIH (aussi connu comme Tchernobyl) a pris le contrôle de milliers de machines. Ce malware a corrompu les données des disques durs ainsi que celles des puces BIOS des cartes mères. Certains des ordinateurs infectés ne pouvaient plus se mettre en route car leur programme de démarrage avait été endommagé. Pour corriger les effets négatifs de l’attaque, il fallait remplacer les puces BIOS et réécrire les données.

 
Cette méthode a-t-elle en réalité infligé un dommage physique sur un ordinateur ? En fait, la réponse est non. Après une série de manipulations, les cartes mères pouvaient être réparées et elles pouvaient fonctionner de nouveau. Toutefois, il était impossible de résoudre ce problème en utilisant un  » kit de secours  » classique, des outils spéciaux étaient nécessaires.
De nos jours, tout est plus déroutant.
Premièrement, toute pièce autonome d’un hardware fonctionne avec un microprogramme que l’on peut réécrire, voire même avec plusieurs. Je suis surpris que cette tendance n’ait pas affecté les vis qui maintiennent l’ensemble de ce hardware intelligent.
Indestructible malware by #Equation cyberspies exists, but don’t panic yet: https://t.co/a3rv49Cdnl #EquationAPT pic.twitter.com/Gaf0HCjHoY
— Kaspersky Lab (@kaspersky) February 17, 2015

Chacun de ces microprogrammes a évolué pendant des années. Ils sont devenus des softwares complexes, qui ont été conçus, potentiellement, de manière à lancer une attaque. Une fois que l’attaque a été réalisée avec succès, les conséquences ne peuvent pas toujours être remédiées immédiatement.
Prenons par exemple l’histoire des micro-logiciels modifiés de certains disques durs. Sachez que tout en analysant la campagne de cyber-espionnage Equation, les experts de Kaspersky Lab ont aussi exploré des modules espions qui avaient été injectés dans les codes de microprogrammes de plusieurs modèles de disques durs. Ces types de malware sont utilisés pour obtenir le contrôle total du disque infecté. Ce dernier ne peut pas être réparé, même en le formatant.
The only way to remove nls_933w.dll #TheSAS2015 #EquationAPT pic.twitter.com/zfVE1kKyha
— Fabio Assolini (@assolini) February 16, 2015

Il n’est pas possible de changer le micro-logiciel en utilisant uniquement une trousse à outils ordinaire : le micro-logiciel se met à jour par lui-même. Comme vous vous y attendez, quand quelqu’un essaye de le réparer, il ne se laisse pas faire. Bien sûr, s’il se trouve que vous êtes en possession de matériel spécialisé, vous pourrez alors forcer le système et changer tout type de microprogramme. Dans la vie réelle, un disque dur infecté est bon pour aller à la poubelle : c’est l’option la plus rentable.
Est-ce qu’on peut considérer que cette approche inflige des dommages physiques ? C’est contestable. Mais le nombre d’histoires sur les vulnérabilités de disques durs continuent d’augmenter.
5 threats that could affect hardware – http://t.co/CP1DSfkgy3 pic.twitter.com/cnse35hAr3
— Kaspersky Lab (@kaspersky) April 27, 2015

Deuxièmement, il n’est pas si facile de définir les machines que l’on peut appeler  » ordinateurs « . Par exemple, toutes les voitures actuelles sont, dans une certaine mesure, des ordinateurs, et encore plus important, on peut les considérer comme des ordinateurs connectés sur roues. Elles sont exposées à des piratages à distance, comme nous avons pu le voir dernièrement avec le célèbre piratage à distance d’une Jeep Cherokee.
#BlackHat 2015: The full story of how that Jeep was hacked https://t.co/y0d6k8UE4n #bhUSA pic.twitter.com/SWulPz4Et7
— Kaspersky Lab (@kaspersky) August 7, 2015

 
Ok, le piratage a été effectué par des pirates et non par un virus. Ok, c’était très facile quand on pense aux années de recherche nécessaires pour effectuer ce piratage. Néanmoins, si une attaque de ce genre a pour conséquence qu’une voiture heurte un poteau sur le côté de la route, ce ne serait pas surprenant. Je pense que c’est ce qu’on appelle des dommages.
Donc, un virus peut-il vraiment endommager le hardware d’un ordinateur ? Est-ce une réalité ou de la fiction ?
C’est vrai. Cependant, la réponse dépend fortement de ce que vous voulez dire par « dommage », « virus », « ordinateur », etc.
Source: Kaspersky
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